L’histoire de la clinique Laennec

Ce nouvel établissement se situe au 2050, boulevard Laennec à Laval, dans un petit centre commercial du quartier Vimont. L’ouverture est d’histoire récente, depuis juin 2016, et les deux propriétaires sont des collègues de longue date. Le Dr Patrick Lambert (MON 1999) et la Dre Mélissa Carrier (MON 2009) se sont côtoyés alors qu’ils étaient tous deux à l’emploi de la même clinique vétérinaire. En effet, la Dre Carrier a travaillé comme TSA l’été et a fait ses stages avec le Dr Lambert durant ses études. Ainsi, ce dernier a joué le rôle de mentor avant de tenir celui de collègue vétérinaire et enfin d’associé. Ce n’est donc pas surprenant que les deux aient le même type de clientèle et pratiquent le même type de médecine avec la même philosophie.

Avant d’envisager un projet d’association, avant même de penser à se lancer en affaires, les Drs Lambert et Carrier se cherchaient un emploi, chacun de son côté, sans même s’en être parlé au préalable. C’est quand ils ont eu une discussion sur le sujet qu’ils se sont rendu compte à quel point la tâche était ardue. Ils espéraient dénicher un établissement partageant leurs valeurs, ayant les mêmes attentes et les mêmes buts… « Et comme on ne trouvait pas LA place parfaite, on s’est alors dit : pourquoi ne pas la créer! » rapporte le Dr Lambert. Il affirme également que cela été une décision très difficile à prendre : « Devenir entrepreneur n’était pas l’une de mes aspirations au dé- part, car je ne croyais pas que c’était compatible avec ma vision de la qualité de vie. La lecture du livre Le bonheur comme plan d’affaire est ce qui a allumé une étincelle en moi. Cela m’a en quelque sorte ouvert la porte à la possibilité d’être entrepreneur. »

Ainsi, en avril 2014, les partenaires discutaient du projet et en automne, ils mettaient la main sur le local idéal. Mais, malheureusement, le zonage de la Ville de Laval est capricieux… surtout en cette ère « post-Vaillancourt »! Les employés de la Ville sont plus sévères que jamais. Le zonage concédait la possibilité d’exploiter une clinique vétérinaire, mais pas le droit d’y garder des animaux! Le privilège était pourtant accordé pour l’animalerie située à la porte voisine, de faire du toilettage et du comportement, mais pas pour la clinique pour autoriser des hospitalisations. Évidemment, cela ne faisait pas de sens. S’ensuivirent de multiples échanges courriel, de nombreux téléphones, une panoplie de rencontres… sans résultat probant. Il aura fallu plusieurs mois, l’aide d’un avocat et des gens de l’urbanisme et en ultime recours l’ombudsman de la Ville pour faire avancer le projet. Enfin, un peu moins d’un an après avoir contacté l’ombudsman, en automne 2015, ils ont finalement reçu le « OK » de Laval!

Mais, ce très attendu, voire inespéré « OK » est arrivé à un moment on ne peut moins opportun: lors d’une absence de deux mois de la Dre Carrier à l’extérieur du pays et alors que le Dr Lambert avait à la maison un nouveau-né âgé d’à peine cinq semaines. Mais évidemment, on ne recule pas après avoir tant patienté. Le Dr Lambert explique : « Cela a représenté énormément de travail, et comme tout est survenu en même temps, il y a eu quelques mois de folie furieuse. » Les travaux ont commencé à la fin du mois de janvier 2016 pour un projet qui devait être livré le 1er mars dû à un retard dans les plans de l’ingénieur… mais vous connaissez l’histoire, d’inévitables délais viennent souvent reporter l’ouverture. Bien qu’il n’y ait pas eu de troubles majeurs lors de la construction, la clinique n’a pas été en mesure d’ouvrir ses portes avant juin 2016.

Entre temps, nos associés avaient besoin d’une équipe pour les soutenir dans leur aventure. Comme certaines TSA de leur entourage leur ont démontré de l’intérêt, ils ont donc organisé un souper pour leur présenter le projet de la nouvelle clinique, leur vision des choses et aussi répondre aux nombreuses questions de ces dernières. « Plusieurs de nos TSA sont des anciennes collègues de travail. Ça fait toute la différence, car on se connaît bien. Elles ont beaucoup d’expérience et ça prenait justement des techniciennes qui connaissaient tous les trucs du métier. Nos TSA sont travaillantes, efficaces et on a bien du plaisir à œuvrer ensemble. C’est important de venir travailler avec plaisir et nos clients le ressentent », raconte la Dre Carrier.

On visite?

C’est un beau local de 3700 pi2 que je vous fais découvrir aujourd’hui. En entrant, on arrive dans la salle d’attente qui est divisée en deux parties; on installe les chats d’un côté et les chiens de l’autre. Il y a aussi un coin pour l’espèce animale particulière nommée « enfant »! Dans la salle d’attente, on aperçoit le logo qui a été créé par un ami du Dr Lambert. C’est un symbole à l’image des patrons, c’est-à-dire familial et amical, moins sérieux que certains logos habituels. Le bureau de la réception est occupé actuellement par une personne, mais il y a de la place pour deux. La salle d’attente donne accès à trois salles de consultation. L’une d’elles est beaucoup plus grande que les deux autres et possède une immense fenêtre. Puisqu’elle fait partie de la façade de l’établissement, cette dernière a été givrée pour protéger des regards des curieux. Les salles d’examen sont équipées de tables qui font office de pèse chien ou de pèse-chat. Dans la salle d’euthanasie/comportement/visite, la table d’examen se replie pour obtenir plus d’espace. Le plancher est flottant en vinyle.

Derrière les salles de consultation se situe la partie-hôpital. Les murs verts cèdent leur place à des murs bleus et les planchers, en époxy cette fois, changent également de couleur pour qu’on se rende bien compte qu’on est rendu dans une autre aire de travail. Dans la pharmacie, on trouve évidemment des tablettes pour les médicaments, mais aussi le frigo des vaccins. Les propriétaires ont choisi de mettre les vaccins dans un seul grand réfrigérateur plutôt que d’avoir une mini-unité frigorifique par salle. On y trouve aussi le laboratoire, la salle de traitement, celle pour les radiographies, le pré-op, une grande salle de chirurgie et la zone de dentisterie. Les associés sont particulièrement fiers de leur appareil de soins dentaires de Medical Tronik, qui leur a proposé leur premier modèle destiné aux animaux de compagnie, et qui à ce jour, dépasse les attentes.

Comme tout le monde aime les idées ingénieuses et peu onéreuses, laissez-moi vous faire part de trois astuces originales que j’ai remarquées dans cet établissement. Les pompes à fluidothérapie, généralement très lourdes, ont été installées sur des poteaux de salle de bain fixés au mur. Dans la salle de radiographie, le support pour les tabliers plombés vient de Dollarama. À l’extérieur de cette salle, une barre aimantée pour les couteaux est fixée au mur pour y accrocher les dosimètres. Il faut dire que la Dre Carrier travaillait pour Vet Réseau, en plus de ses heures à la clinique, ce qui lui permettait de voir une multitude de trucs et astuces différents, des techniques intéressantes et de les ramener chez elle par la suite.

Dans la partie arrière, on trouve aussi la chatterie avec ses luxueux condos, le chenil avec deux enclos vitrés et six cages, l’hospitalisation des contagieux, la salle de lavage avec l’autoclave et une salle de bain munie d’une douche. Cette dernière est bien pratique pour la Dre Carrier qui aime venir à la clinique en vélo. Il y a aussi la cuisine/salle des employés qui était garnie, lors de mon passage, d’un panier de fruits et d’un autre de délicieux biscuits.

Selon les propriétaires, les points forts de la clinique, outre son personnel, sont le salon des visites et euthanasies, les dimensions des salles de consultation et la réception très aérée avec de grandes fenêtres et son espace de jeu pour les enfants. Le seul point décevant: la salle de traitement est trop petite à leur goût et la pharmacie avec ses deux postes de travail est trop grande. L’erreur s’explique par le fait qu’il est très difficile d’évaluer les dimensions sur papier.

Comme il n’y avait pas eu trop de déboires lors de la construction, les associés s’estimaient chanceux… mais malheureusement, deux incidents ont eu lieu tout juste après. Lors de la première grosse pluie de l’été, soit exactement trois semaines après l’ouverture, il s’est produit un dégât d’eau. Il y avait malheureusement eu une faute dans la construction et l’égout était mal branché… Résultat: il a fallu tout arracher et refaire les planchers dans deux des trois salles de consultation.

Il y a eu aussi des graffitis et un « gardien de nuit » itinérant… qui a probablement contribué à sa manière à éloigner les graffiteurs!

Les deux associés s’entendent sur l’importance de bien s’entourer lorsque vient le temps de faire un projet de cette envergure. Bien choisir les gens de la construction, son comptable, questionner ses amis (remerciements spéciaux au Dr Charles Rochette) et éplucher les chroniques Coup d’œil du magazine Le Rapporteur sont les stratégies qu’ils ont exploitées pour la réalisation de leur clinique. Nous avons aussi discuté des avantages, mais également des contraintes de passer du statut d’employé à celui de propriétaire et de patron. La Dre Carrier affirme : « C’est beaucoup de stress et surtout beaucoup de travail, mais ce n’est pas négatif. Je fais plus d’heures, je gagne moins d’argent, mais en fin de compte, je suis plus heureuse. » Quant au Dr Lambert, il résume bien la situation de l’entrepreneur : « C’est énormément de travail et ce n’est pas toujours rose; il faut travailler pour implanter la philosophie, il y a des « up and down », des surprises, des ajustements quotidiens… Rien n’est jamais acquis ou immuable, mais c’est très stimulant. »

Pour terminer sur une note positive, soulignons l’excellente entente entre la clinique vétérinaire et l’animalerie qui a ouvert en février 2016, soit quatre mois avant eux. Les associés ont assisté à l’ouverture officielle de l’animalerie, de même, lors de l’ouverture officielle de la clinique en octobre, les propriétaires de l’animalerie étaient présents. Le Dr Lambert rapporte : « Nous ne sommes pas en compétition avec eux, mais en partenariat : ils nous amènent des clients et vice versa. Nous avons avec eux une très bonne entente. C’est génial, car ça crée un pool « pro-animaux » dans le quartier, dans le contexte de deux « start-ups », c’est parfait! »

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